Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les promenades lyonnaises et parisiennes d'Emilie
17 juin 2011

Promenade parisienne (2) Mes promenades suivent

 

Promenade parisienne (2)

 

Mes promenades suivent la rigueur d’un métronome. Voici donc la deuxième mesure. Le temps, aujourd’hui plus chagrin n’incite guère à la flânerie, c’est donc d’un pas plutôt rapide que je rejoins l’Opéra Garnier. Je l’aborde par le boulevard Haussmann : le bâtiment est impressionnant, il n’y a aucun doute. Par son architecture mais aussi par sa symbolique, il est le temple français de l’opéra, comme un autel érigé à la gloire de l’art lyrique. La pierre est grise, presque beige et ornée de nombreuses sculptures. Mais je n’ai encore rien vu… En longeant ses flancs, je découvre peu à peu sculptures et escaliers monumentaux.

P1000764

Oui, cet opéra est un temple mais pas un temple austère et sévère, non un temple chatoyant et lumineux, un temple doré duquel on s’attendrait à voir surgir Napoléon III et l’impératrice Eugénie, en robe du soir. Arrivée à la façade principale, j’admire la colonnade, des bustes de compositeurs célèbres prennent place en son sommet. La place ainsi que la perspective qui s’étalent aux pieds de l’Opéra dégagent un espace considérable mais accueillant.

P1000766

Je remonte le boulevard des Capucines. On se croirait dans un jeu de Monopoly, ces noms si souvent vus sur un plateau de jeu, c’est maintenant sur des plaques vernissées qu’ils prennent place. Je m’engouffre dans la rue Michodière, en direction du sud. Cette promenade sera culturelle car c’est le restaurant Drouant qui croise ma route, là où sont décernés les prix Goncourt. Décidément, cet après-midi est bien culturel…

P1000767

La fontaine Gaillon égrène ses notes chantantes sur la place du même nom et, après une courte pause, je reprends ma course.

P1000768

Arrivée sur l’avenue de l’Opéra, je profite de la perspective et de la vue sur l’Opéra. Il paraît tellement plus majestueux vu de loin, moins oppressant. Sa dimension est presque humaine. Je ne peux m’empêcher d’apprécier les lampadaires. Un détail, me direz-vous ? Mais ce ne sont en aucun cas ces objets insipides fabriqués à la chaîne et dessinés à la va-vite par un designer à la petite semaine. Non, ce sont des œuvres d’art, en fonte et s’ils n’ont pas la finesse de leurs cousins actuels, ils possèdent un charme indéniablement plus parisien. Paris, c’est aussi ça, de simples lampadaires. Après tout, la première œuvre de l’architecte Gaudi n’est-elle pas un simple lampadaire ? Rendons leur donc leurs lettres de noblesse !

P1000771

Je laisse l’avenue (et ses lampadaires) pour arriver sur une place, la place Malraux. Après y avoir admiré les fontaines et assisté aux ablutions d’un colvert, je me dirige vers la rue Saint Honoré.

P1000772

Commence alors le quartier des boutiques chics. Je regrette d’être venue ici un dimanche, la plupart des magasins sont fermés et l’atmosphère de douce frénésie consommatrice me manquerait presque. Heureusement, la boutique Frey Will a laissé à mes vues ses chefs-d’œuvre. J’abandonne les émaux précieux pour une église, une fois n’est pas coutume. L’église Saint Roch.

P1000773

La façade Renaissance me ravit. Je suis une adepte du gothique et du roman mais je découvre avec bonheur les colonnes et les pilastres. L’entrée me laisse admirative. Comme dans toute église, j’apprécie l’ambiance fraîche et feutrée. Mon précieux guide m’informe que cette église est celle des artistes, un lieu où de nombreux hommes de lettres et d’art ont été enterrés ou honorés. L’église en elle-même est magnifique et même s’il me manque les croisées d’ogives, les peintures qui l’agrémentent les remplacent très opportunément. 

P1000776

Après une dernière halte au fond de l’église où un Christ prend place dans une niche, je regagne l’extérieur et la place des Pyramides que surplombe la statue dorée de Jeanne d’Arc.

P1000778

Je m’avance vers les Tuileries. Je suis enfin à Paris. Bien sûr, j’y étais déjà avant. Mais avant de L’avoir vu, ce n’était pas vraiment Paris. C’est Elle qui m’en donne la confirmation, je suis bel et bien à Paris. Je la trouve pourtant bien petite, de si loin. Elle émerge au-dessus des arbres des Tuileries, mais c’est bien Elle : la Tour Eiffel.

P1000781

Je me retourne pour contempler également le Louvre de Perrault et la grande pyramide de verre de Pei. La cour Napoléon s’étend à mes pieds, de l’autre côté, le jardin des Tuileries et je me verrais bien en grande robe du 18ème siècle, sous Louis XIV ou Louis XV, parcourir ces allées boisées et ombragées, protégeant mon visage d’une ombrelle. Mais je laisse là ces douces rêveries en avisant le vent qui soulève des nuages de poussière dans la grande allée. Je remonte vers la Concorde, utilisant l’obélisque comme amer. Je déambule et m’attarde auprès des sculptures de marbre blanc, scènes mythologiques et personnages mythiques. Le Tibre accompagne mes derniers pas hors du parc.

P1000786

Devant moi, s’étendent les Champs Elysées. Je ne suis plus seulement au centre de la France, je suis au centre du monde. Paris est la plus belle ville du monde et mon sang accélère rien qu’à cette idée et à la pensée que j’y vis. Emporté par mes élans lyriques, je parcours la rue de Rivoli, appréciant l’ombre des arcades et la diversité des boutiques. Même si la plupart sont fermées, les vitrines suffisent à satisfaire ma curiosité. Je bifurque dans la rue Castiglione. Je reste déçue par les devantures vides des joailliers. Tous ont rangé leurs précieuses merveilles, bien à l’abri des regards et des tentations. La place Vendôme, sans elles, perd de son charme. Je me fais la promesse de revenir un samedi pour apprécier ces splendeurs.

P1000789

Je reprends mon périple en traversant la rue de la Paix pour emprunter le boulevard des Capucines et rejoindre la place de la Madeleine. Deux particularités saisissent mon regard. La première est l’Olympia. Je m’étais toujours imaginé un bâtiment splendide à l’image de l’Opéra Garnier mais non, ce n’est qu’un bâtiment étroit serré sur le boulevard. Je suis agréablement surprise de sa modestie et de son humilité. Ma deuxième surprise est bien moins prestigieuse : une moutarderie s’est faite une petite place en face de la Madeleine et elle m’amuse.

P1000793

Je me retourne alors vers le clou du spectacle de cette place. La Madeleine. Je n’ai jamais vraiment aimé ce bâtiment, gris, monumental, massif, noirci par la pollution. Il ne correspond pas à l’idée que je me fais d’une église. Il constitue une sorte de croisement hybride et monstrueux entre une cathédrale et un temple grec antique. Malgré ma répulsion, je gravis les marches et apprécie la vue qu’elles donnent sur la rue Royale et sur l’Assemblée Nationale, dans l’enfilade.

P1000794

Arrivée à  l’intérieur, je suis saisie par la pénombre : aucune fenêtre, quelques puits de lumière propagent une clarté hésitante et de grands lustres fournissent un maigre complément.  Bizarrement, l’ambiance n’est pas glauque, simplement mystérieuse. Il ne manque que la fumée d’encens pour se croire dans quelque temple païen. Les statues elles-mêmes, éclairées par en-dessous me font penser à d’effrayantes divinités. Mon appareil photo reste dans son sac, aucune image ne pourrait reproduire l’atmosphère étrange de ce lieu.

Je laisse là ces mystères et je prends le boulevard de la Madeleine, après avoir longé le marché aux fleurs, aujourd’hui délaissé. Après m’être attardée devant la vitrine d’un gantier, je reprends le boulevard Haussmann, m’autorise un détour par la rue Mogador et termine d’arriver à Notre-Dame-de Lorette.

P1000801

Prise d’une impulsion subite, j’entre dans l’église. Sa splendeur ressemble à celle de Saint-Roch. Mais malheureusement, le temps a eu bien plus de prise sur elle. Une rénovation s’imposerait ou est-ce moi qui deviens difficile. Je continuerai mes interrogations la semaine prochaine.

Publicité
Publicité
Commentaires
Les promenades lyonnaises et parisiennes d'Emilie
Publicité
Publicité